La flore du Parc national de la Vanoise, dont on recense aujourd'hui près de 1700 espèces de plantes vasculaires, continue à être régulièrement l'objet de découvertes. Si nous pouvons prétendre aujourd'hui à une bonne connaissance globale de la flore de la Vanoise, lieu historique d'inventaire botanique, nous sommes loin d'en avoir une connaissance fine et exhaustive.
L'agent de terrain, un maillon essentiel dans l'amélioration continue de la connaissance
Améliorer la connaissance sur la distribution et l'évolution des populations et assurer la protection d'espèces rares ou menacées, telles sont les missions essentielles des personnels du Parc en matière de flore.
Principalement d'avril à septembre, les gardes-moniteurs inventorient la flore, que ce soit lors de tournées de terrain ou de journées de formation dédiées à la botanique.
Munis chacun d'une tablette informatique, ils peuvent saisir directement sur le terrain leurs observations dans la base de données du Parc. En 2016, environ 5000 observations géolocalisées ont ainsi été enregistrées pour 854 espèces différentes.
Pour le Parc, il s'agit d'inventorier la flore de manière homogène prioritairement sur le cœur et l'aire d'adhésion, sur des mailles de 5x5 km (ou de 1x1 km pour les espèces patrimoniales). Le relevé consiste à noter la présence d'une espèce dans la maille sur la base d'une liste d'espèces déjà connues dans le Parc.
Certaines plantes font l'objet d'une veille particulière : les espèces protégées comme la gagée de Bohême (Gagea bohemica) dont nous ne connaissons que quelques pieds en Vanoise et celles inscrites sur les listes rouges régionales et nationales des plantes menacées comme l'androsace septentrionale (Androsace septentrionalis).
Les milieux de vie des plantes évoluant (interventions humaines, changement climatique...), les observations anciennes deviennent parfois obsolètes. Le Parc vise à actualiser systématiquement les données ayant plus de vingt ans, en particulier celles concernant les espèces pour lesquelles il détient une forte responsabilité comme la gentiane utriculeuse (Gentiana utriculosa) dont toutes les populations françaises sont localisées en Vanoise.
La connaissance du patrimoine floristique des communes adhérentes, Peisey-Nancroix et Les Belleville, représente également un enjeu majeur. Elle doit permettre de mettre en valeur leur richesse naturelle respective. Une richesse qui constitue certes un argument touristique mais aussi un beau moyen pour sensibiliser les habitants à la protection du patrimoine de leur commune.
Partager la connaissance avec le plus grand nombre, une responsabilité, un enjeu, un défi !
La base de données du Parc centralise plus d'une trentaine d'années d'observations effectuées sur le terrain par les gardes-moniteurs ; elle permet d'avoir une vision assez complète du patrimoine floristique du territoire et de son état de conservation.
Toutes ces données sont mises à la disposition, sur demande, des partenaires du Parc, communes et acteurs socio-professionnels. Cartographiées et fiables, elles peuvent utilement servir en amont des études liées aux projets d'aménagements
Le Parc travaille également à une future mise à disposition de ses données sur Internet.
L'ensemble de ces informations alimente aussi les observatoires départementaux et régionaux de la biodiversité et permet de prioriser les actions de conservation mises en œuvre dans le cadre du Réseau de Conservation de la Flore Alpes-Ain auquel le Parc national de la Vanoise adhère.