Les pelouses d'altitude, situées en alpage au-dessus de 2000m d'altitude, constituent des milieux riches d'une biodiversité remarquable. Les espèces rares et protégées y sont nombreuses. Ces pelouses sont généralement pâturées et leur état de conservation est grandement lié aux pratiques pastorales.
Trop ou pas assez pâturé, comment s'y prendre pour mieux évaluer l'état des pelouses pour ensuite adapter les pratiques au milieu ?
Des pratiques de sous-pâturage des pelouses en alpages entraînent un risque de développement des ligneux couplé à une banalisation du milieu, alors qu'un sur-pâturage ou un pâturage trop précoce seront plutôt à l'origine d'une dégradation du sol et d'une modification de la composition floristique.
Afin d'encourager des pratiques pastorales adaptées à la conservation de ces pelouses, le Parc national coordonne depuis 2010 la mise en place de mesures agro-environnementales (MAE) avec les éleveurs volontaires.
En partenariat avec la Société d’Économie alpestre et l'éleveur, les agents du Parc élaborent un plan de gestion en fonction des enjeux environnementaux présents dans chaque alpage : zones humides, espèces animales et végétales patrimoniales, état de conservation des milieux.
Actuellement, les agents en charge de ce diagnostic constatent qu'ils ne disposent pas de critères standardisés sur lesquels s'appuyer pour évaluer l'état de conservation des pelouses pâturées.
Le Parc national souhaite donc mettre en place une méthode d'évaluation de l'état de conservation des pelouses d'altitude basée sur des indicateurs objectifs relevés sur le terrain. Pour ce faire un travail a été confié en 2016 à une personne en service civique pour nous aider à concevoir cette méthode.
L'objectif est d'identifier les indicateurs les plus pertinents pouvant être utilisés, en se focalisant dans un premier temps sur la flore et la végétation. Le recensement de tous les indicateurs potentiels à partir de la bibliographie et des méthodes d'évaluation déjà élaborées pour d'autres types de milieux a constitué la première étape du travail. Le Parc a ainsi mobilisé pour cette étude l'appui de plusieurs partenaires techniques et scientifiques : Irstea, Conservatoire botanique national alpin, Parc national des Écrins, membres du conseil scientifique du Parc.
Pour chaque indicateur, les modalités de relevé ont ensuite été décrites précisément dans un protocole de terrain. Ce protocole a été mis en œuvre, l'été 2016, sur différents alpages de Vanoise.
La dernière étape du travail est en cours : il s'agit de l'analyse statistique des données récoltées pour évaluer la pertinence des indicateurs étudiés et déterminer lesquels seraient à conserver pour la future méthode.
Parmi les onze indicateurs pré-sélectionnés, citons par exemple le recouvrement des ligneux, le recouvrement des plantes en rosette, la longueur des folioles de trèfle alpin ou encore le taux de floraison.
Cette nouvelle méthode d'évaluation devrait se concrétiser en 2017 et constituera ainsi une aide précieuse à la réalisation des diagnostics des plans de gestion des pelouses d'altitude.