Afin de mieux connaître et ainsi mieux protéger le bouquetin des Alpes, un projet transfrontalier alpin (Alcotra Lemed Ibex), intégrant de nombreux espaces protégés français et italiens, s’est déroulé sur 3 ans de 2017 à 2020. Un des objectifs généraux était de mettre en place des outils partagés de gestion conservatoire du bouquetin, grâce à l'élaboration de protocoles innovants de suivi, mais aussi d’impliquer le grand public en partageant les données recueillies sur un site dédié.
À ce titre, en Vanoise, 19 bouquetins ont été équipé de colliers GPS grâce au financement du programme Alcotra (15 colliers) et du département de la Savoie (4 colliers). Les données récoltées sont disponibles pour tous, sur le site https://wwwbouquetins.vanoise-parcnational.fr/. Ainsi chacun peut suivre les pérégrinations des individus marqués, jusqu’au 30 mars 2020, date de la fin du programme scientifique.
Ces données recueillies par tous les espaces naturels partenaires du programme ont été analysées. Un nouveau site : https://alcotra-ibex.scan-datamining.com/ reprend dans le détail l’ensemble des résultats de ces investigations.
C’est très simple ! Choisissez votre espace naturel (Alpicozie, Ecrins, Réserves de Haute-Savoie -Asters, Vanoise…) puis cliquez sur l’onglet « Fiche animal ». Vous pourrez visualiser les informations relatives à l’individu de votre choix sur le territoire souhaité. Ainsi vous apprendrez à mieux connaître chaque individu (nom, sexe, durée et période de suivi GPS, nombre de géolocalisations réalisées) mais aussi les caractéristiques de ses déplacements (altitude moyenne, distances et dénivelés réalisés, expositions préférentielles et aire de vie).
Plus largement la géolocalisation sur une période de 3 ans permet de visualiser clairement la stratégie d'occupation de l'espace et de matérialiser les corridors écologiques. En d’autres termes, de caractériser l’importance des interconnexions entre noyaux de populations, facteur-clé de la bonne santé de ces dernières, par le brassage génétique. Ainsi la gestion de l'espèce est indissociable de la gestion des milieux et des usages du territoire qui s'y exercent.
Les données d'occupation spatiale ont donc vocation à être croisées avec celles relatives aux usages par l’homme, et en particulier les activités agro-pastorales et récréatives.
D’ores et déjà, on observe, à l’échelle de la Vanoise, que :
L’étude de la trace de Jacinthe, Joyeuse ou Jamaïc nous confirme la traversée de Maurienne vers la Tarentaise d’une partie des animaux hivernant sur les adrets d’Avrieux/Le Bourget pour prendre leurs quartiers d’été dans le secteur de la Pointe des Fonds/Mont Coua à Méribel/Pralognan. Ils reviennent ensuite côté Maurienne à l’automne
Le passage par le Col de Chavière est largement privilégié
Le trajet d’Henri met en évidence une connexion entre le noyau de population du Bochor et celui de Champagny
Certains animaux migrent l’été depuis Champagny vers la Réserve naturelle de Tignes en passant par Peisey (comme Jasmin)