De nombreux animaux ne supportent pas l'hiver en montagne et sont obligés de partir, comme les oiseaux migrateurs. D'autres ont trouvé une parade afin de se protéger du froid. Ainsi, la marmotte alpine entre dans une période d'hibernation dès le mois d'octobre pour une période 6 mois.
L'automne s'installe en Vanoise et malgré le beau temps d'arrière saison, les jours ont raccourci, marquant la fin de l'été. Beaucoup d'animaux se préparent à l'arrivée du froid, sensibles au changement d'atmosphère qui s'opère... il va falloir faire face à l'hiver et aux intempéries.
Pour survivre, les marmottes vont devoir passer la mauvaise saison à l'abri, en vivant au ralenti : c'est l'hibernation.
Chez la marmotte alpine, la température corporelle (interne) chute de près de trente degrés, passant de 37 °C à 5 ou 6 °C, pour économiser de l'énergie durant plusieurs mois. Les battements cardiaques diminuent aussi sensiblement, tout comme les mouvements respiratoires, à peine perceptibles.
Les marmottes ont tout prévu pour passer au mieux cette période. Elles ont profité de l'été pour constituer des réserves de graisse et doubler ainsi leur poids avant l'hibernation. Leur organisme va puiser directement dans la couche de graisse accumulée sous la peau pour continuer de fonctionner.
Ces rongeurs ont également pris soin d'aménager un nid douillet au fond de leur terrier en le tapissant de foin, l'hibernaculum. L'herbe sèche forme un épais matelas qui limite la déperdition de chaleur. Celle-ci est également conservée grâce à l'hibernation en groupe qui constitue une réelle stratégie coopérative. En effet, conserver une température constante, même si elle est basse, durant aussi longtemps, n'est possible que si plusieurs marmottes se serrent les unes contre les autres. Roulées en boule, le nez dans la queue, elles passent ainsi l'hiver en famille. Elles vont se réveiller plusieurs fois au cours de l'hiver (phase d'euthermie)… et se rendormir (phase d'hypothermie).
Les marmottes alpines et le changement climatique
Des travaux scientifiques conduits par des chercheurs (Université Claude Bernard – Lyon 1) sur les populations de marmottes de la Réserve naturelle nationale de la Grande Sassière mettent en évidence un impact du changement climatique sur la dynamique de population des marmottes. En effet, l'épaisseur moyenne du manteau neigeux isolant le terrier du froid tend à diminuer pendant l'hiver depuis les années 1990. Les marmottes, et en particulier les femelles, passent des hivers plus rigoureux car la température dans le terrier est plus basse... Ces dernières dépensent plus d'énergie pour maintenir leur température corporelle à un niveau suffisant pour survivre. Les femelles sortent donc de l'hibernation avec un poids de plus en plus faible et produisent en conséquence au printemps des portées plus petites.