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L'apollon

 Femelle de l'apollon
PNV - HERRMANN Mylene
Présentation

D'abord oeuf puis chenille, il profite des plantes grasses de type sedum et joubarbe. En mai-juin vient le temps de la grande métamorphose, avec successivement, le tissage du cocon, légèrement enterré ou placé sous les herbes sèches, formant une chrysalide, puis la nymphose (la transformation en papillon adulte) qui peut durer de dix jours à plusieurs semaines. De juin à septembre, complètement transformé, il papillonne, et s’affaire à assurer sa descendance.

Originaire des régions paléarctiques, ce papillon a colonisé l’Europe occidentale au fil des périodes glaciaires. La terre se réchauffant, certains sont repartis au nord, d’autres ont rejoint les sommets. Résultat : on compte 10 espèces de papilionidés en France, sur les quelques 600 présentes dans le monde.

Parmi ses cousins proches ayant élu domicile dans les Alpes, le petit apollon et le semi apollon, tous deux adeptes des 2000 m d’altitude. Le premier vit en bordure de torrent ; le second dans les prairies humides et bois clairs. Pour autant, trouver une date pour les cousinades n’est pas chose facile, l’apollon et le petit apollon volant de juin à septembre, le semi apollon de mai à juillet. Et ce, uniquement par temps ensoleillé.  

 

Habitat

Présent entre 400 m à 2700 m, l’apollon est très exigeant sur son environnement. Il a besoin de conditions climatiques précises : froid l’hiver et ensoleillé l’été, et d’espaces ouverts, avec moins de 5 % de recouvrement arbusif et plus de 50 % de pelouse. En deux mots : des prés fleuris. Avec la garantie d’y trouver des fleurs violacées (centaurées, chardons, scabieuses…) dont il apprécie le nectar, mais aussi ses plantes grasses nourricières, pour les générations de chenilles à venir. Pas étonnant qu’il se soit posé en Vanoise, qui compte à elle seule un tiers de la flore de France !

 

Prédation / Protection

Beau comme un dieu, avec son éventail mêlant le blanc au rouge et noir, l’apollon est une espèce très prisée des collectionneurs. Et son vol lent et lourd n’est pas fait pour arranger ses affaires.  D’où son classement en espèce protégée, en France et dans plusieurs pays. 

Cela ne suffit pas à enrayer sa raréfaction, qui reste essentiellement liée à la transformation des biotopes en basse altitude, entre abandon des pratiques pastorales et fermeture des milieux. 

Le réchauffement climatique est également une menace pour cet habitué du froid. Contraintes de vivre toujours plus haut, les populations sont de plus en plus isolées. Le brassage génétique, plus faible, entraîne une plus forte vulnérabilité.

Vous l’aurez compris, il est grand temps que l’homme vole à son secours. Plutôt que de le capturer, photographions le à distance sans le déranger.